En 2010, j’effectuais mon premier voyage à Mysore (Inde) pour améliorer ma pratique d’Ashtanga yoga.

J’ai croisé beaucoup d’occidentaux qui venaient dans ce temple de sueur, de torsions et d’étirements pour obtenir la reconnaissance. L’engagement des pratiquants est profond à tel point que le corps en souffrance n’est plus identifié comme signal d’alerte. Ce corps en douleur faire partie intégrante de l’évolution. La douleur est associée à la pratique.

J’ai assisté à des scènes épiques. Pour ne pas évoquer les douleurs ou la blessure de nombreux(ses) pratiquant(e)s vont se faire soigner (en cachette) pour reprendre le plus vite possible les exercices poussés que le corps ne supporte plus. 

La dualité s’exprime également sur le tapis. Il y a autre chose qui pousse celle ou celui qui s’adonnent aux asanas, cela va au delà de la satisfaction de l’accomplissement. Comme une expression de thérapie qui pousse à connaître sa propre personne en explorant le contrôle du mouvement et de la conscience. 

Apprendre à se connaître soi-même. Cette partie devient si importante dans la vie des gens. Avoir recours à une thérapie est certainement aujourd’hui la pratique la plus courante. Se retrouver parmi un groupe avec pour objectif d’explorer ses sentiments pour changer les habitudes destructrices, pour surmonter les traumatismes et les dépendances ou les addictions. Briser les schémas négatifs en tirant sur le fil pour démêler les expériences passées et construire des leçons. Il ne s’agit plus de faire face. Plutôt retrouver de l’espace pour soi et s’accorder tel un instrument de musique. En somme, le changement doit s’opérer pour établir la transformation. L’impact est puissant dans un processus exigeant. Tout simplement parce que le changement est difficile. Simple ne veut pas forcément dire facile. La colère, la peur, la souffrance, le vertige, l’envie d’abandonner… tout s’exprime pour vouloir arrêter et se résigner. Pourtant le changement est magnifique et tout se met en place pour devenir facile. 

Pour que ces étapes aboutissent à la transformation, qui supporte la difficulté, la douleur et accompagne les moments les plus sombres?

Le thérapeute. Et qui s’occupe du thérapeute ?

Le thérapeute reste un être humain qui a sa propre vie, ses propres luttes et ses défis personnels. Tout cela peut parfois être difficile. C’est important de préserver sa propre santé physique et mentale puisqu’elle devient aussi importante que celle des autres. 

Le thérapeute prend soin de lui-même et il est capable d’être là pour ceux qui font appel à lui. Aller bien, investir de manière judicieuse pour son bien ou plein-être, mais également pour faire un travail correctement, passe par une hygiène de vie pour éviter les travers tel le burn-out, l’épuisement, la fatigue émotionnelle…

Bref, pour surmonter les difficultés et satisfaire les besoins des clients le thérapeute doit être capable de maintenir son propre équilibre et l’améliorer si nécessaire pour alimenter sa créativité. Ainsi, le thérapeute doit se sentir en confiance pour explorer tout ce qui le préoccupe.

Tout comme la personne qui suit une thérapie, le thérapeute doit être conscient que quelque chose ne fonctionne pas. Il doit alors se tourner vers une aide qui apportera les changements nécessaires pour corriger et améliorer la situation. L’emploi du temps, la charge de travail, la perte de clients, la charges financières… peuvent dérégler le bon fonctionnement du thérapeute. Personne ne peut garantir qu’il sera épargné. Les défis seront à relever.

L’essentiel sera de rester conscient des changement qui s’opèrent. Nos besoins seront différents et souvent les effets se manifesteront de façon sournoise, à bas bruit, laissant une dérive peu perceptible s’installer durablement.

C’est dans ces moments qu’il faut du courage. Le courage de demander de l’aide, de communiquer pour reprendre une relation à soi et ne pas laisser son corps perdre pieds.

Tout commence par une inspiration, alors suivez le guide !

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Who takes care of the therapist ?

In 2010, I made my first trip to Mysore (India) to improve my Ashtanga yoga practice.

I met many westerners who came to this temple of sweat, twists and stretches to get recognition. The commitment of the practitioners is so deep that the body in pain is no longer identified as a warning signal. This body in pain is an integral part of the evolution. Pain is associated with the practice.

I have witnessed some epic scenes. In order not to mention the pain or the injury, many practitioners go for treatment (in secret) to resume as soon as possible the advanced exercises that the body cannot bear anymore. 

Duality is also expressed on the mat. There is something else that pushes the one who practices asanas, that goes beyond the satisfaction of the accomplishment. It is like a therapy expression that pushes one to know oneself by exploring the control of movement and consciousness. 

Getting to know yourself. This part becomes so important in people’s lives. Going to therapy is certainly the most common practice today. Being in a group with the goal of exploring feelings to change destructive habits, to overcome trauma and addictions. Breaking negative patterns by pulling on the thread to unravel past experiences and build lessons. It’s no longer about coping. Rather, it’s about finding space for yourself and tuning up like a musical instrument. In short, change must take place to establish transformation. The impact is powerful in a demanding process. Simply because change is difficult. Simple does not necessarily mean easy. Anger, fear, suffering, dizziness, the desire to give up… everything is expressed to want to stop and resign. Yet change is beautiful and everything falls into place to become easy. 

In order for these steps to lead to transformation, who can bear the difficulty, the pain and accompany the darkest moments?

The therapist. And who takes care of the therapist?

The therapist is still a human being with his or her own life, struggles and personal challenges. All of this can be difficult at times. It is important to maintain one’s own physical and mental health as it becomes as important as that of others. 

The therapist takes care of himself or herself and is able to be there for those who call on him or her. To feel well, to invest wisely for one’s own good or full well-being, but also to do a job properly, requires a healthy lifestyle to avoid problems such as burn-out, exhaustion, emotional fatigue…

In short, to overcome difficulties and satisfy the needs of clients, the therapist must be able to maintain his own balance and improve it if necessary to feed his creativity. Thus, the therapist must feel confident to explore whatever is on their mind.

Like the person in therapy, the therapist must be aware that something is not working. The therapist must then turn to a helper who will make the necessary changes to correct and improve the situation. The therapist’s schedule, workload, loss of clients, financial burdens… can disrupt the therapist’s ability to function. No one can guarantee that he will be spared. There will be challenges.

The main thing will be to remain aware of the changes that are taking place. Our needs will be different and often the effects will manifest themselves in a sneaky, low-key way, leaving a barely perceptible drift to take hold.

It is in these moments that courage is needed. The courage to ask for help, to communicate in order to regain a relationship with oneself and not let one’s body lose its footing.

Everything starts with an inspiration, so follow the guide!

Le 18/04/2023